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Caribou d'ficelle
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Caribou d'ficelle
9 novembre 2010

Hors clichés?

« Par Toutatis, ils sont fous ces québécois ! » Je suis intimement convaincue que c’est précisément ce qu’aurait dit ce sacré Obélix s’il était venu chasser le caribou par icitte (oui oui, icitte)! Et puisqu’il ne l’a pas fait, je me permets de lui chaparder sa réplique!

Tu vois-tu, icitte, tout est différent ! A commencer, on le sait, par la façon de parler. Oui parce que sachez qu’au Québec, c’est la guerre aux anglicismes ! Du coup on y comprend rien pantoute… et on en fait les frais au quotidien! Tiens, par exemple, j’ai commandé il y a peu un sandwich au rôti et au fromage. Bon, certes, ça a pas l’air de casser des culs (Galland 2010), mais quelle ne fut pas ma surprise en découvrant l’espèce de tartine de pain de mie grillé imbibée de pâte fromagère non-identifiée que l’on m’a servie !? Il est où mon rôti !?? Eh ben après vérification, le rôti, c’est le toast… (ah oui, traduction faite, effectivement…)

Et c’est pas tout ! Essaye de demander un Happy Meal au Mc Do ! On te rira au nez cher ami! C’est un « Joyeux festin» qui sustentera ta progéniture ! Pour rester dans le fast-food (on est en Amérique ou on l’est pas !), le KFC (Kentucky fried chiken), ben c’est tout naturellement le PFK (Poulet frit du Kentucky) ! Tu pars en week-end ? Non, oublie… Tu pars en fin de semaine… !

Vous l’aurez compris, tout ceci peut porter à confusion et donner lieu aux plus cocasses des quiproquos ! Mais si encore ça s’arrêtait là… Oui parce que le « non aux anglicismes » peut soudainement se transformer en « mettons-en partout ! ». Allez comprendre… Il se pourrait bien qu’à mon retour (si retour il y a, cela va de soi ! ;-) ) je m’exprime ainsi : « waaouh ! Ce soir j’vais un party et j’ai une date avec mon chum. Tabarnak ostie d’câlice ! J’pense bien que j’vais avoir du fun ! Et si j’suis pas badlucké j’vais peut-être pouvoir parquer mon char juste devant ». Et c’est sans compter sur les inversions masculin/féminin : une job et compagnie !

Mais peut-on vraiment circonscrire nos cousins nordiques à quelques bizarreries linguistiques ? Certes non ! Les québécois, c’est aussi, pour nous les français, une multitude de clichés mais, non, tous ne portent pas de chemise de bûcheron carreautées (il y en a quand même rassurez-vous) ! Pas de troupeaux de caribous le long des routes, pas de sirop d’érable à tous les repas. On s'est donc joué de moi, Tabarnak! (Heureusement que je l'ai entendu ici d'ailleurs parce que là, ça aurait été le pompon! Il manquerait plus que ça... des Québécois qui disent pas Tabarnak!)

Quoi qu’il en soit la claque du dépaysement est tout de même bien présente ! Comme je le mentionne précédemment, ici, tout est différent. Outre le langage, il faut se faire à l’alimentation ! Les rues jalonnées de fast-food ne sont pas qu’aux USA ! Un petit creux ? Reste plus qu’à faire son choix entre un burger King, un PFK, un Mac Do, ou autre fabrique à burgers ! Sans oublier la poutine ! Ahhhhhhh la poutine… Elle se savoure à la Banquise (ouvert 24h/24) ou à Frite alors (les deux meilleurs spots pour en déguster une si l’on en croit certains témoignages). Des frites, du fromage en grain (qui fait "Skouich-skouich" quand il est bon!) et de la sauce brune (barbecue)! Miam! (Ici une variante avec des oignons, du bacon et des merguez!)

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                                                                                                                                                                       Crédits photo: Mag!

Je garde un souvenir impérissable de ma "première fois." Un contexte on ne peut plus adapté: éméchée, le soir Halloween, sous la neige, 4h du matin... what else!? Reste plus qu'à savoir pourquoi "Poutine"... et Vladimir n'y est pour rien! Plutôt que de me lancer dans une théorie hasardeuse, je me contenterai d'usurper l'hypothèse la plus répandue :

La plupart des sources s'entendent au sujet de l'origine du mot "poutine". Il serait inspiré du mot anglais "pudding". Celui-ci décrit le mélange de différents ingrédients réunis en une seule matière ressemblant souvent à un gâteau mou, sucré ou salé. Au Québec, avant l'arrivée de la poutine, le mot "pudding" ou "pouding" désignait différents mélanges, surtout des desserts (pouding au riz, pouding au pain, par exemple). Puis, on l'a utilisé pour décrire l'association d'ingrédients qui ne semblaient pas toujours faits pour aller ensemble. Voilà une définition qui colle à la personnalité de la poutine: une union improbable d'éléments qui se révèlent faits les uns pour les autres.


Plat phare du pays, on lui consacre même un festival: http://www.festivaldelapoutine.com/

Inutile de préciser que tout le monde se tire la bourre quant à son invention! Différents restaurateurs revendiquent la paternité de la poutine mais le mystère demeure! Est-ce le propriétaire du Lutin qui rit, à Warwick, en 1957? On raconte qu'un client lui aurait demandé de lui servir des frites et du fromage en grains dans le même plat. Inspiré par cette étrange combinaison, il aurait ajouté du fromage à une recette de frites et de sauce. Le restaurant Le Roy Jucep, de Drummondville, attribue pourtant l'invention de la poutine à son ancien propriétaire, Jean-Paul Roy. Il l'aurait élaborée en 1956 et baptisée «poutine» en 1964.


Pour les parisiens curieux, une adresse (oui une seule... Damn!) pour vous délecter de ce délicieux met: http://www.mooseparis.com/

Autre particularité locale (et à laquelle je ne me ferais je pense jamais!): le café. (si tant est que cela en soit vraiment). Commandez votre breuvage psychoactif caféiné dans n'importe quel établissement "spécialisé", vous vous verrez remettre un pseudo jus de chaussette dans un verre d'un demi-litre... beurk! Il me semble que l'implantation de ces immondes coffee shops est également florissante dans notre contrée...

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Mention spéciale pour la bière par contre! Beaucoup, partout, tout le temps... et tellement bonne! Force est de constater qu'il n'y a que peu d'alternatives: poutine/bière... bière/poutine... je vous laisse imaginer les effets sur le long terme!

Gardons quelques surprises pour la prochaine fois! Ce pays en réserve plus d'une et je ne voudrais pas  les dévoiler tout de go!

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Commentaires
A
C'est un régal de lire ces lignes dans la grisaille parisienne!(et oui l'amour m'as transporté loin de mes montagnes...)<br /> J'ai eu la chance de découvrir la poutine au moose la semaine dernière, accompagné de bière canadienne, emmené par un ami fan du Québec.<br /> Au plaisir de suivre la suite de tes aventures!!
C
Mmmmmm.... Ca m'a donné faim tout ça... Je m'en vais de ce pas avaler un petit magret de canard-patates sautées-Saint Emilion en pensant à vous...<br /> Prenez pas trop de kilos surtout ! Car comme on dit par chez nous, 10 secondes dans la bouche, 10 ans dans les fesses !<br /> Enjoy !
A
Aïe! Rectifié, c'est bon! Manu, si tu lis ces lignes, j'en suis navrée!!
M
Tes premières impressions nous transportent avec toi, ça fait plaisir à lire!<br /> Mais je ne peux garder le silence face à une légère erreur, la paternité de l'expression "ça casse des culs" revient à Manu...qui n'a fait que la récupérer de ses cobayes yaoundéens.
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